Anusree Nath et Françoise Ramel
Infirmières

« Cette lettre s’inscrit en réaction à l’annonce récente de la ministre responsable des Aînés et des Proches aidants, Marguerite Blais, de la construction prochaine de maisons pour aînés.

Des maisons toutes neuves, à échelle humaine, pour remplacer nos CHSLD en décrépitude. Nous demandons à la ministre Blais de s’intéresser à la situation des soignantes actuelles dans les maisons des aînés qui parsèment présentement le Québec : les CHSLD.

Aujourd’hui, c’est un cri du cœur pour briser l’omerta dans le réseau de la santé que nous vous envoyons.

Le poids quotidien de la déshumanisation des soins et de la violence organisationnelle dans nos maisons pour aînés est trop lourd à porter.

À peine quelques jours après l’annonce de la ministre, notre employeur, un établissement de santé et de services sociaux dans l’île de Montréal, publiait un « plan de contingence ». Ces plans sont monnaie courante dans le réseau. C’est le secret le moins bien gardé du réseau.

Un « plan de contingence », c’est une liste de soins à ne plus faire ou à ne faire que dans certaines situations qui surviennent dans un département. Une petite page sans signature ni logo. Qui voudrait revendiquer le droit d’auteur d’un tel document ? Des soins quotidiens, que toutes les professionnelles en soins continuent de faire souvent en grugeant sur leur propre santé. Le jugement clinique de la professionnelle est mis au rancart. Les émotions de la femme qui prodigue les soins subissent le même traitement. Comment réagir lorsque l’ordre est écrit noir sur blanc de « reporter les moments de plaisir » ? Tristesse. Colère. Inacceptable. »

 

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Source: LaPresse.ca